SALAMANQUE, 09/04/18 – Après 14 jours de marche : retour à Barsac. Ce n’est pas tla fin du Chemin, c’est la fin d’un voyage

Ecrit par Philippe Meynard / 9 avril 2018 / 0 Comments

SALAMANQUE, 09/04/18 – Après 14 jours de marche : retour à Barsac. Ce n’est pas tla fin du Chemin, c’est la fin d’un voyage.

Ce que de marcher apprend, c’est le besoin de continuer « à marcher », sans cesse, un pas devant l’autre, un moment après l’autre, le plus intensément possible.

Je me souviens de l’un des moments vécus lors de mon chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle : l’arrivée sur le parvis de la cathédrale. Plusieurs personnes pleuraient. Je les regardais avec compassion, et émotion. L’une d’elle a dit : « c’était vraiment bien, maintenant on va repartir dans la vraie vie! ». Tout est finalement dit dans cette phrase…

Je prenais conscience à ce moment là que j’allais évidemment rentrer, mais que je n’avais plus de « vraie vie » telle qu’elle venait de le dire (sous entendu de « vie sociale »), – mais pire – je me rendais compte que son retour à la « vraie vie » l’angoissait au point de la faire pleurer.

Alors, j’ai marché jusqu’au bout du Chemin, à Cape Fisterra. 4 jours, avant de « rentrer ». Pas pour la « vraie vie », pour « une autre vie ». Pour que « le chemin continue », que les sensations vécues continuent : être heureux et reconnaissant de vivre, être en contemplation devant le bruit du vent dans un arbre, émerveillé par le chant des oiseaux qui accompagne mes pas, emporté par le bruit de l’eau qui s’écoule dans le petit ruisseau le long du chemin, enivré par l’odeur des genêts en fleurs. Ému en pensant à toutes ces rencontres inattendues, dont plusieurs d’ailleurs sont en train de lire ces mots. Que j’ai toutes revues avec bonheur, plusieurs fois, « après ».

Marcher est un refuge. On peut « marcher » avec ses pieds et marcher dans sa tête.

Ce dont ce Chemin m’a convaincu, c’est de l’impérieuse nécessité de faire « un » entre ce que l’on paraît « être », et « qui » l’on est vraiment. L’ombre et la lumière, ses forces, ses faiblesses, la dualité, le vécu, le bonheur de « l’instant présent », l’importance de ses « murs porteurs ».

L’équilibre – et donc le bonheur – sont à ce prix. En fait, nous sommes des « équilibristes ». Sur le fil de la vie.

Comme pour cette dame sur le parvis de la cathédrale à Saint Jacques-de-Compostelle, il y a « le retour à la vraie vie qui fait pleurer ». Et puis il y a l’autre Chemin : celui qui mène « vers SA vraie vie qui fait sourire et rend heureux ».

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