13/02/18 – 13/02/18, La Pierre Saint-Martin : l’histoire d’un « refuge », et d’une renaissance

Ecrit par Philippe Meynard / 9 février 2018 / 0 Comments

La Pierre Saint-Martin, 13/02/18. 4 ans « après ». C’est étonnant parfois les coincidences de la vie…
13/02/14 : opération neurochirurgicale « de la dernière chance » ont dit les médecins. « On a fait ce qu’on a pu. À l’IRM, le sang circule normalement. Maintenant il faut attendre » ont-ils dit à ma famille.
En 2006, j’avais acheté un appartement à La Pierre Saint-Martin. Je l’ai revendu après mon AVC.
Un « refuge », comme pour se mettre à l’abri, s’isoler des bourrasques. En clair, des attitudes et des coups bas. Parfois nauséabonds et violents. Le « refuge », c’est « la » solution trouvée. Elle n’est pas toujours adroite, pas toujours heureuse. L’appartement à La Pierre Saint-Martin aura été « une » des solutions à ce besoin impérieux de fuite(s) d’un univers plus destructeur qu’apaisant. Ai-je besoin de préciser lequel ?…

Les lendemains de l’AVC ont permis une introspection profonde. Face au séisme soudain et violent, le lendemain est celui d’un tsunami. La prise de conscience est progressive. Douloureuse. Parfois « très ». Mais le choix est là. Celui de la vie. De se battre pour « avancer ». Quitter son lit pour être porté jusqu’au fauteuil de la chambre de « neurologie », a été une première victoire. S’asseoir dans le fauteuil roulant est une seconde victoire. Être « vu » dans l’ascenseur, « comme ça », une autre victoire. Sur soi. Être « vu » dans Barsac avec son déambulateur, une étape. Marcher à l’aide d’une canne pendant deux ans, a été sans importance. Les mois suivants, les pas « impossibles » jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle, sont chacun des victoires. La vie de maintenant est un miracle.
Une longue thérapie a été entreprise, grâce à l’aide d’un psychiatre chevronné et particulièrement bienveillant. Elle a été rendue « un peu obligatoire » après la sortie de l’hôpital. Je suis maintenant convaincu que le plus précieux des refuges est au fond de soi : « son » île, avec ses murs porteurs, les personnes que l’on aime, les choses et les gens « essentiels » à « son » équilibre, à « son » bonheur.
Il faut donc non seulement la cultiver, l’aimer, qu’elle soit luxuriante, apaisante, accueillante. Son endroit.
ppEn ce 13/02/18, « ici » à La Pierre, j’écris cela, et je souris 😉.

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