25/04/2018, marché de Parthenay, rencontre : « est-ce qu’un AVC c’est douloureux ? »
Il est parfois des rencontres qui touchent, tellement elles sont émouvantes… Ce matin, sur le marché de Parthenay :
– est-ce qu’un AVC c’est douloureux ?
– non monsieur, ce n’est pas douloureux, il y a plusieurs symptômes possibles, mais aucun n’est douloureux. Cela peut aller d’une réaction du corps (perte de mobilité d’un bras, d’une jambe, une difficulté à parler, un affaissement du visage), jusqu’à une perte de connaissance. Dans mon cas, un coma. Mais ce n’est pas douloureux, c’est comme une extinction instantanée, comme une coupure d’électricité. L’AVC ne fait pas mal, aucune souffrance,
– … en fait, mon père a fait une hémorragie, on l’a retrouvé le lendemain matin dans une mare de sang, inconscient… Les médecins nous ont dit qu’il s’agissait d’une hémorragie méningée. Il était sans connaissance, il a été transporté « vivant » à l’hôpital. L’équipe médicale nous a réuni, on a été d’accord pour qu’il soit « débranché ». En fait, on a le sentiment d’avoir dit « oui » pour lui enlever la vie… Cela nous pèse beaucoup… Il respirait, mais a-t-il souffert… Souvent on se pose la question avec maman…
– en fait monsieur, nous ne sommes pas médecin, mais il y a « deux » morts : la mort cérébrale, et l’arrêt du cœur. La mort cérébrale est définie comme « l’état d’absence totale et définitive d’activité cérébrale chez un patient ». L’équipe médicale a fait tous les tests pour apporter la preuve de l’irréversibilité. Même si le départ de votre papa est très douloureux, vous n’avez rien précipité. Son cerveau était déjà en mort cérébrale,
– en fait, il avait une pile, il respirait. On se pose la question de savoir s’il a souffert avec cette pile…
– non Monsieur, il n’a pas souffert. Seul son cœur continuait à battre, mais son cerveau ne fonctionnait plus. Vous avez pris la bonne décision, il n’a pas souffert, du tout. Avec votre maman, vous pouvez être en paix,
– merci, merci, je vais le dire à maman…. (il avait les larmes aux yeux)